Résumé de l'interview
Enfance et école
Né en 1936 à Strassen, Arthur Schoentgen a grandi dans la rue des Prés, juste en face de la boulangerie Flick. À l’école, il n’a pas vécu une scolarité facile. Il se souvient que les enseignants pratiquaient des punitions corporelles pour discipliner les élèves. Il raconte qu’un instituteur utilisait un trousseau de clés pour frapper les doigts, tandis qu’un autre se servait d’une branche, la fameuse « Rutt ». Il garde aussi en mémoire un épisode marquant de sa dernière année d’école. Alors que son camarade Pierre faisait des bêtises, le curé l’a tiré par les cheveux jusqu’au tableau. Arthur, assis à côté, a lui aussi été pris à partie. Le prêtre l’a saisi et s’est couché sur lui pour lui asséner un coup de poing. Arthur ne s’est pas laissé faire. En bougeant, il a fait tomber le curé, qui s’est blessé à la jambe et a boité pendant une semaine.
Rue de l’église/ Boulanger
Strassen, à cette époque, était un véritable village où tout le monde se connaissait. Dans la rue de l’Église, les disputes étaient fréquentes. Il se souvient d’un mur contre lequel plusieurs personnes ont perdu dents ou mâchoires lors de bagarres. En voisin du boulanger Flick, il lui arrivait d’aller l’aider à pétrir. L’ambiance dans la boulangerie était bon enfant et pleine de plaisanteries.
Les débuts dans la musique
Dès son plus jeune âge, Arthur s’est intéressé à la musique. Il a appris le violon et a rejoint la musique militaire. Il a également fréquenté le conservatoire, s’y rendant à vélo ou en bus.
Une passion partagée pour la musique et le sport
Après sa retraite, Arthur a rejoint la chorale locale pour chanter aux côtés de sa femme. Il y tenait la voix de basse. Il n’a jamais été joueur de football, mais il a souvent assisté aux matchs avec son père. Il se rappelle que l’équipe était exclusivement composée d’habitants de Strassen, ce qui renforçait l’attachement à chaque rencontre. Le terrain se trouvait à Reckenthal.
Les cafés et la convivialité
Les dimanches de match, il aimait se retrouver avec d’autres supporters au Café Reiff. Il fréquentait aussi le Café Lacave, un lieu qu’il a bien apprécié.
La kermesse, un événement incontournable
Il évoque également la kermesse, qui se déroulait autrefois sur quatre places différentes. Il en garde un excellent souvenir, particulièrement du mardi, une journée festive qu’il qualifie de « bon jour ». Il préférait la kermesse d’autrefois, plus animée et plus conviviale que celle d’aujourd’hui.
Une vie de village
Dans la Strassen de son enfance, les habitants s’invitaient pour tuer et cuisiner un lapin, ou pour la préparation collective d’un cochon, souvent abattu devant la maison. Ces moments simples réunissaient les voisins autour d’un repas partagé.
Quand danser faisait partie de la vie
Danser faisait aussi partie du quotidien. Il y avait plusieurs salles dans lesquelles les jeunes se retrouvaient. Arthur raconte qu’il devait parfois économiser pour y aller, car chaque danse coûtait un franc. Il se rappelle qu’il attendait avec impatience l’arrivée des familles Hilger et Flick, connues pour avoir de nombreuses filles. Ces soirées dansantes, si courantes à l’époque, ont aujourd’hui disparu. Il regrette que les jeunes ne dansent plus vraiment lorsqu’ils font la fête.
Une commune en pleine transformation
Concernant la commune elle-même, Arthur observe avec lucidité son évolution rapide. Il reconnaît que beaucoup de choses ont changé, notamment l’urbanisation, mais affirme que cela ne le dérange pas. Il se rappelle d’un temps où Strassen comptait très peu de maisons, et où celles-ci étaient bien différentes de celles d’aujourd’hui.
Que signifie être un citoyen de Strassen ?
Lorsqu’on lui demande ce que cela signifie, pour lui, d’être un citoyen de Strassen, il répond avec fierté qu’il est un vrai « Stackstroossener ». Il est né ici, y a grandi et y a passé toute sa vie. Aujourd’hui résident au foyer « Riedgen », il se dit toujours fier d’appartenir à cette commune. Il a toujours participé aux élections communales, convaincu de l’importance de la vie citoyenne locale.