Résumé de l'interview
Vito Marinelli, 55 ans, est arrivé à Strassen à l’âge d’un an, en tant qu’enfant de migrants italiens. Ses parents, tous deux encore jeunes à l’époque, ont immigré au Luxembourg dans les années 1970 et se sont installés à Strassen, où ils vivent toujours aujourd’hui, tout comme lui. De 2006 à 2011, Monsieur Marinelli a tenu le restaurant « An der Broutgaass » à Strassen. Depuis 2024, il est de retour avec son nouvel établissement, « ViTo’s ».
Solidarité à Strassen
En tant que restaurateur, Monsieur Marinelli apprécie particulièrement la solidarité à Strassen. Il se souvient avec émotion que, lorsqu’il avait dû déménager son restaurant à Mamer, de nombreux clients l’y avaient suivi. Aujourd’hui encore, il croise souvent des visages familiers de son enfance à Strassen, et chaque rencontre est l’occasion d’un échange chaleureux. Ce sentiment d’appartenance est, selon lui, la principale raison pour laquelle ses parents et lui-même ont voulu rester à Strassen après leur arrivée. « Mir goufe mat oppenen Äerm empfaangen» (Traduction : Nous avons été accueillis à bras ouverts ), dit-il en évoquant l’installation de sa famille dans la commune.
L’enfance à Strassen
Quand il pense à Strassen, ce sont d’abord de beaux souvenirs d’enfance qui lui viennent en tête. Il y avait déjà à l’époque une vie sociale riche, avec de nombreux camarades et une forte implication dans les associations. Il garde également un bon souvenir de ses années d’école. Ayant grandi Rue de l’Église, il était tout près de l’école où il jouait souvent au football avec ses amis dans la cour. Il admet ne pas toujours avoir été sage, et se rappelle d’un moment cocasse où il a lancé une gomme avec une règle sur le front de son instituteur. Aujourd’hui, ces bêtises sont oubliées, et certains de ses anciens enseignants sont même devenus ses clients fidèles.
Il garde aussi d’excellents souvenirs de son temps dans les clubs sportifs. Membre actif du FC UNA pendant sa jeunesse, il a également joué au handball avec la LASEP. Pour lui, les associations n’étaient pas seulement un moyen de pratiquer du sport entre amis. À l’époque, elles représentaient aussi l’une des rares opportunités pour les jeunes de voyager à l’étranger. Les déplacements avec le club de football comptent parmi ses plus fières expériences. Il n’était pas actif que dans le sport, dans sa jeunesse il jouait aussi de la trompette dans la fanfare. Ces associations constituaient, selon lui, une part essentielle de la vie sociale à Strassen.
Un Strassen plus rural
Monsieur Marinelli se souvient également d’un Strassen plus rural que celui d’aujourd’hui. Autrefois, il y avait plus de petits commerces de proximité. Là où aujourd’hui on fait ses courses dans les supermarchés, lui allait chercher des saucisses chez le boucher ou du lait chez la famille Hilger, des agriculteurs locaux. Il connaissait personnellement ces commerçants, et se rappelle avec nostalgie avoir souvent joué dans leur ferme pendant son enfance.
Ce qui a changé
Les changements entre le Strassen d’hier et celui d’aujourd’hui sont bien réels. Monsieur Marinelli considère cependant la croissance de la commune comme une bonne chose. Il remarque particulièrement la diversité culturelle de Strassen, qui se reflète dans son quotidien de restaurateur. Il est fier d’être habitant de Strassen, «et eng Gemeng ass wou vill fir ee mëscht» (Traduction : une commune qui offre beaucoup à ses habitants). Du point de vue culturel, il constate qu’il y a désormais plus d’offres qu’auparavant. L’ancienne kermesse existe toujours, et des événements comme le Festival de Strassen apportent beaucoup de vie à la commune.
L’avenir de Strassen
Ce que Monsieur Marinelli trouve toutefois regrettable, c’est l’absence d’un vrai centre de village. Il estime qu’il manque un lieu central avec de petits commerces où les gens pourraient se rencontrer et entretenir une vie sociale en dehors des grandes fêtes. Pour l’avenir, il espère qu’un tel espace pourra voir le jour et que Strassen restera une commune aussi diverse qu’aujourd’hui. Il trouve cependant dommage qu’un développement trop rapide puisse faire perdre à Strassen ses racines rurales. Il ne dit pas qu’il faut arrêter la croissance, mais pour lui : « Stroossen soll’t en Duerf bléiwen ».